Liban, c'est d'abord un nom, qui chante dans la mémoire. Souvenirs de la Bible, souvenirs littéraires, résonance un peu mystérieuse de ces deux syllabes chargées d'une étrange poésie agreste et orientale. Si proche de la vieille Europe et tellement pénétré par elle qu'il ne lui accorde plus, non sans raison, un bien grand prestige, le Liban, par la consonnance même de son nom, semble un pays lointain, quasi noyé dans les brumes de l'Histoire et des légendes. Et pourtant, l'Etat qui porte ce nom, n'a pas cinquante ans. Un premier contraste qui en annonce bien d'autres. Il n'existe certainement qu'en bien peu de pays tant de beautés naturelles, humaines, archéologiques et historiques réunis sur une si petite surface, un ensemble mieux accordé à l'homme par la grâce de son climat, la légèreté de son air, la richesse nuancée de sa végétation. Aux pieds des Cèdres éternels où Noé, premier de tous les viticulteurs selon la Bible a offert comme don à l'Humanité, sa précieuse découverte : le vin, repose la Békaa dans le périmètre duquel les romains érigèrent un temple à Bacchus, dieu de la Végétation, de la Vigne et du Vin.